CHAPITRE V

A bord du transporteur de la Nouvelle République, Leia arpentait sa minuscule cabine. C3PO suivait ses mouvements de la tête, ses servomoteurs bourdonnant. Olmahk et Basbakhan, l’autre garde du corps de Leia, surveillaient la porte. Une planète brun et bleu se découpait dans la verrière.

L’intercom de la cabine bipa.

Leia s’arrêta.

— Ambassadrice, annonça une voix râpeuse, le ministre de Ralltiir sur la fréquence un.

C3PO appuya sur une touche de la console. L’image holographique d’un homme aux cheveux gris apparut.

— Madame l’ambassadrice, que me vaut cet honneur ?

Leia fronça les sourcils de colère.

— Ne vous moquez pas de moi, ministre Shirka ! Pourquoi nous a-t-on refusé l’autorisation d’atterrir sur le spatioport de Grallia ?

Le visage raviné de Shirka frémit.

— Désolé, ambassadrice. Je pensais que vous aviez été informée.

— Informée de quoi ?

— Le Secrétariat ralltiirien s’est opposé à la proposition d’accueillir des réfugiés.

— C’est ce que je pensais ! Et que suis-je censée faire des six mille personnes qui devaient séjourner sur Ralltiir ?

— Cette décision n’est pas de mon ressort.

— Le Secrétariat était d’accord la semaine dernière. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Shirka eut l’air mal à l’aise.

— C’est assez compliqué. Pour être bref, l’idée d’accepter des réfugiés n’a pas plu à certains investisseurs influents. Bien entendu, cela a conduit les banques principales à faire pression sur le Ministère des Finances, et…

— Je vous ai dit que le Sénat de la Nouvelle République a autorisé l’allocation de fonds à Ralltiir pour l’accueil des réfugiés.

— C’est exact, ambassadrice, mais les sommes ne sont pas arrivées. Pour ne rien vous cacher, on murmure qu’on n’en verra jamais la couleur. La confiance des investisseurs a été ébranlée. Comme vous le savez, les événements, sur Ralltiir, affectent les réactions du marché tout au long de la Voie Commerciale de Perlemian.

Leia croisa les bras.

— Le problème n’est pas le cours des actions ! Tout le monde doit se serrer les coudes. Ce qui se passe sur la Bordure Moyenne peut vous sembler de peu d’importance ici, dans le Noyau, mais vous vous leurrez si vous croyez qu’il suffit de vous enfouir la tête dans le sable pour échapper au pire ! Avez-vous oublié ce qu’a fait l’Empereur quand Ralltiir a apporté son concours à l’Alliance ?

Shirka se hérissa.

— Est-ce une menace, ambassadrice ?

— Vous m’avez mal comprise. Je vous suggérais seulement de réfléchir aux actions détestables du seigneur Tion et du gouverneur Dennix Graeber comme prélude à ce que les Yuuzhan Vong feront. Souvenez-vous de ce qu’on ressent quand on vous refuse tout soutien, ministre. Et rappelez-vous les risques qu’Alderaan a pris pour vous.

Shirka serra les mâchoires.

— Nous n’avons pas oublié votre mission de sauvetage. Mais l’Alliance a reçu quelque chose en échange de son aide.

L’allusion de Shirka était claire. Un soldat Impérial blessé sauvé par Leia avait été le premier à parler de la superarme de Palpatine, l’Etoile Noire.

— Peu importe qui a gagné quoi ! Ralltiir veut-elle rester neutre dans le conflit actuel afin de ne pas perturber les existences privilégiées de ses riches investisseurs ?

Shirka rougit de colère.

— Cette conversation est terminée, ambassadrice.

Il coupa la communication.

Leia regarda C3PO et soupira.

— Par tous les…

— Ambassadrice, annonça la même voix rauque, le gouverneur-général Amer Tariq de Rhinnal, sur la fréquence quatre.

C3PO appuya sur une autre touche. L’image miniature de Tariq apparut.

Le célèbre homme d’Etat et médecin portait un costume de bonne coupe aux couleurs vives.

— Leia, dit-il, je suis heureux de vous savoir saine et sauve.

— Merci, Amer. Avez-vous reçu mon message ?

— Oui. Mais je suis désolé, je n’ai pas de bonnes nouvelles pour vous. Rhinnal ne peut pas accepter d’autres réfugiés, même temporairement.

— Amer, dit Leia, si c’est une question de fonds…

— Ne confondez pas Rhinnal et Ralltiir, ma chère. Les dix mille réfugiés d’Ord Mantell que nous avons accueillis ont amené nos ressources au point de rupture. Hier, nous avons dû en transférer deux mille vers le système de Ruan.

Leia fronça les sourcils.

— Ruan accepte toujours des réfugiés ?

— Ruan les réclame ! Je suis certain que ce monde serait d’accord pour accueillir tous ceux de Gyndine.

Ruan était un des nombreux mondes agricoles gérés par la Société Salliche Ag. Situé à la lisière du Noyau Profond, entre Coruscant et le système d’Empress Teta, il était, en termes galactiques, à une courte distance hyperspatiale de Ralltiir.

— Espérons-le, Amer, dit Leia.

— Je vous présente mes plus humbles excuses, ma chère.

La transmission cessa abruptement. Se laissant tomber sur un fauteuil, Leia étouffa un bâillement.

— Je pourrai me reposer après Ruan, C3PO…

La console de communication bipa de nouveau.

— Oui ?

— Une transmission d’origine inconnue, relayée par Bilbringi.

Leia soupira.

— Quoi encore ?

— C’est votre époux, ambassadrice.

Une image instable apparut sur l’écran de la console de communication. Leia reconnut la soute avant du Faucon Millenium, mais il lui fallut un instant pour identifier Yan.

— Que penses-tu de mon nouveau look ? lança-t-il, caressant sa barbe poivre et sel.

— Yan, où es-tu ?

— Je préférerais ne pas le dire pour le moment.

Elle hocha la tête, exaspérée. Elle n’en tirerait rien de plus pour l’instant.

— Comment as-tu su où me contacter ?

— J’ai entendu parler de Gyndine. Après, ça n’a pas été difficile. Tu es toujours très connue, ne t’en déplaise.

— Toi aussi, Yan. Et pour ce que nous en savons, les Yuuzhan Vong sont peut-être à tes trousses ou à celles du Faucon.

— Je ne suis pas un idiot intégral ! Voilà pourquoi je me laisse pousser la barbe et pourquoi j’ai fait repeindre le Faucon.

— Repeindre ?

— Anodisé. Un ravissant noir mat. Le Faucon ressemble à un rêve de croque-mort.

— Dans quel système as-tu l’intention de vadrouiller, maintenant ?

— « Vadrouiller » ?

— Tu m’as comprise.

— Je vois. Tu veux dire qu’au lieu de m’amuser seul dans mon coin de la galaxie, je devrais passer mon temps à voler au secours des planètes.

— Peu m’importent les planètes, Yan. Ce qui m’intéresse, ce sont les gens.

— Que crois-tu que j’essaie de faire ? Je suis parti à la recherche de Roa et de la famille de Droma. Un homme ne peut tenir qu’une promesse à la fois, et j’ai donné ma parole à Droma.

Leia expira lentement.

— Désolée, Yan. Je comprends. Au moins, nous avons encore quelque chose en commun.

Yan détourna un instant le regard.

— A propos, est-ce toi qui as arrangé le transfert des réfugiés d’Ord Mantell vers Gyndine ?

— Oui. Hélas.

Yan lui fit son fameux sourire en coin.

— Tu compliques mon boulot, ma chérie.

La frustration de Leia refit surface.

— Vraiment ? Et qui a causé de telles embrouilles sur Vortex que le gouvernement local est revenu sur sa promesse d’accepter n’importe quels réfugiés ?

— J’essayais seulement de…

L’image de Yan s’inclina soudain, comme si le Faucon s’était dressé sur sa partie antérieure.

— Eh, Droma, faites attention à ce que vous fabriquez là-haut !

Yan se tourna de nouveau vers la caméra, montrant du pouce le cockpit du Faucon.

— Ce type prétend être pilote, mais impossible de le voir à la façon dont il manie un vaisseau !

Leia se mordit la lèvre inférieure, mal à l’aise.

— Comment vous entendez-vous, tous les deux ?

Yan ricana.

— Si je ne lui devais pas la vie, je l’aurais déjà éjecté !

— J’en suis sûre, dit Leia.

— Au fait, tu voudras peut-être faire savoir aux bureaux de la Flotte qu’un groupe de vaisseaux yuuzhan vong a été repéré près d’Osarian. Deux équivalents de destroyers et…

— Yan, dit Leia, la sœur de Droma est sur Gyndine.

— Quoi ? Comment le sais-tu ?

— Certains membres de son clan sont à bord. Nous n’avions plus le temps d’emmener tout le monde. Sa sœur faisait partie d’un groupe de six Ryn que j’ai été forcée d’abandonner. Je ne l’ai pas su avant que nous ayons transféré tout le monde dans le transporteur.

— Pourquoi ne m’as-tu pas averti tout de suite ?

— Parce que nous n’y pouvons plus rien, toi et moi. Gyndine est occupée.

— Il y a des façons de contourner ça…, marmonna Yan.

Leia pinça les lèvres.

— Il est si facile de prédire tes actions que c’en est horripilant !

— Et tu te fais trop de souci.

— Quelqu’un doit bien s’en faire !

— Leia, resteras-tu sur Ralltiir ?

Elle secoua la tête.

— Nous partons pour Ruan, si j’ai mon mot à dire. Puis j’irai sur Hapès.

— Hapès ? répéta Yan, n’en croyant pas ses oreilles. Et tu m’accuses de jouer inconsidérément avec ma vie ? Pourquoi là-bas et pas n’importe où ailleurs ?

— Avec un peu de chance, pour rallier à nous le Consortium. Les flottes de la Nouvelle République sont trop dispersées pour protéger les Colonies, sans parler du Noyau. Avec Bilbringi, Corellia et peut-être Bothawui menacées, nous avons besoin de toute l’aide possible. A propos, l’amiral Sovv a demandé à Anakin d’aller sur Corellia pour réactiver la Centerpoint !

Yan ricana.

— Il était temps que la Nouvelle République commence à penser aux défenses de Corellia.

— Alors, tu es content qu’il parte, sans que l’un de nous l’accompagne ?

— Quel âge avais-tu quand tu as accepté de transporter les plans de l’Etoile Noire ? Lequel d’entre nous surveille Jaina quand elle vole avec l’Escadron Rogue ?

— Mais.

— De plus, Anakin est un Jedi.

— Tu as raison, soupira Leia, pas vraiment convaincue.

Yan eut un sourire ambigu.

— Dis bonjour de ma part au prince Isolder.

— Pourquoi ne viendrais-tu pas avec moi pour le saluer en personne ?

Il éclata de rire.

— Et te gâcher ton plaisir ?

— Que veux-tu dire par là ?

— Y a-t-il un espoir pour ceux de Gyndine que tu n’as pas pu emmener ?

Leia ferma les yeux.

— Je ne suis pas sûre qu’un seul ait survécu.

 

— Je suis Chine-kal, le commandant du vaisseau où vous êtes, annonça le Yuuzhan Vong en un excellent basique, avançant entre les rangées de prisonniers de Gyndine enchaînés.

Mince et très grand, il portait un turban où se nichait une créature ailée, ses yeux ronds d’un noir de jais à quelques centimètres des siens, et arborant la même expression. Son manteau de commandement paraissait vivant et bougeait comme de sa propre volonté. Ses longues mains se terminaient par des serres recourbées.

— Ce vaisseau s’appelle le Berceau dans votre langue. Vous comprendrez plus tard pourquoi il est en forme d’amas sphérique. Pour le moment, pensez à lui comme à votre foyer, et à mon équipage et moi comme à vos parents et professeurs. Car vous êtes sélectionnés dans un but précis parmi les vaincus d’Ord Mantell et de Gyndine.

Chine-kal s’arrêta devant Wurth Skidder, peut-être par hasard. Wurth espérait que sa véritable personnalité ne filtrait pas en dépit de ses efforts. Derrière le commandant venait le prêtre qui avait présidé au choix des prisonniers sur Gyndine, ainsi qu’à l’immolation de milliers de droïds.

Nus, Skidder et ses compagnons d’infortune étaient collés aux parois par des gouttes de gelée blorash gluante, et des créatures vivantes leur entravaient les pieds. A la droite de Wurth se trouvait un homme d’âge mûr, capturé lors d’une campagne antérieure. Son apparence relativement jeune résultait de traitements cosmétiques. A sa gauche, deux Ryn avaient été choisis pour un « service particulier » à bord du vaisseau yuuzhan vong.

— Vous avez probablement entendu parler du sort réservé à Dantooine, à Ithor et à Obroa-skai, continua Chine-kal. Et on vous a rapporté de quelle façon les Yuuzhan Vong traitent leurs prisonniers. Je vous garantis que tout ça est un ramassis de mensonges.

« Nous essayons seulement de vous inculquer une vérité que vous avez trop longtemps mise de côté lors de votre ascension hors des marais originels. Si vous résistez, nous n’aurons d’autre choix que vous forcer à accepter cette vérité. Soumettez-vous et nous serons plus charitables que la Nouvelle République l’aurait été.

« A cause d’alliance politiques, les planètes n’ont généralement pas eu le choix. La voix d’un petit nombre décide du sort de la majorité. Mais sur ce vaisseau, vous êtes d’abord des individus. Chacun de vous est libre de décider par lui-même. Votre destin est entre vos mains.

Flanqué par des gardes armés, le prêtre toujours sur les talons, Chine-kal s’arrêta devant la statue d’une créature étrange. Avec ses circonvolutions, son corps ressemblait à un cerveau humain, mais il était orné de deux grands yeux et d’une bouche béante. Des bras et des tentacules sortaient de sa base, certains épais, d’autres graciles.

— Je ne veux pas que vous vous considériez comme des prisonniers ou des esclaves, mais plutôt comme mes collaborateurs. Servez-moi bien, investissez votre énergie dans votre travail, et vous serez récompensés en ayant la vie sauve. Echouez par faiblesse et je serai peut-être enclin à vous pardonner. Mais si vous sabotez votre travail, la punition sera prompte et sans merci. De toute façon, même si je suis obligé de recruter d’autres collaborateurs, les dieux seront contents de moi.

Skidder pencha la tête vers l’homme attaché à côté de lui.

— Depuis combien de temps êtes-vous là ? murmura-t-il.

— J’ai perdu le compte, répondit le prisonnier. Plusieurs mois, je pense. (Il désigna du menton l’homme émacié attaché à côté de lui.) Mon ami et moi avons été capturés à bord de la Roue du Jubilé, autour d’Ord Mantell, aspiré hors de la station par une sorte de fourmilier géant. Nous avons d’abord été gardés à bord d’une galère. Nous pensions être expédiés au cœur d’une étoile. Puis nous avons été transférés sur ce vaisseau. Et vous ?

— Capturé sur Gyndine.

— Soldat ?

— Forces armées locales.

— Mais vous n’êtes pas natif de Gyndine. Vous venez du Noyau, je parie.

— Comment déterminez-vous ça ?

— Votre coiffure, pour commencer. Et votre comportement. Spécialiste de l’infiltration ? Officier des Renseignements ?

— Ni l’un ni l’autre.

L’homme se tourna vers Skidder et l’examina.

— Vous n’avez pas les pieds d’un fantassin.

— Je n’ai pas dit que j’en étais un. Je pilotais un AT-ST.

— D’accord. A votre guise, dit l’homme.

— Votre nom ? demanda Skidder.

— Roa. Mon ami s’appelle Fasgo. Et vous ?

— Keyn. Vous avez une idée de notre destination, Roa ?

— Aucune.

— Et ce « service particulier » ?

— Vous le saurez bien assez vite, ricana Roa.

Chine-kal continua son discours.

— Il est temps que vous visitiez la partie essentielle de notre vaisseau. Vous découvrirez un travail en cours auquel chacun de vous apportera sa contribution.

Une cloison membraneuse se leva derrière le commandant. Quand Chine-kal se tourna, la membrane se sépara comme un rideau de théâtre.

Skidder n’avait jamais vu un de ces êtres en chair et en os, mais il sut immédiatement ce qu’était le monstre qui se révéla à son regard, le modèle vivant de la statue ornant la soute… Un coordinateur de guerre en période de croissance, la grotesque création biogénétique que les Yuuzhan Vong appelaient un yammosk.

Les Agents du chahos [2] L'éclipse des jedi
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